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Un film de Christophe Lamotte - Sortie le 25 février 2009. Durée 110 min'.
Boulogne-sur-Mer, Nord Pas-de-Calais.
Marie-Rose est la propriétaire de l’une des casses les plus importantes de la région. Elle dirige son entreprise d’une main de fer et règne en maitre sur sa famille, un clan de ferrailleurs qui vit pratiquement en autarcie.
Aurélia, étudiante en sociologie, prépare son mémoire de fin d’études. Elle a rendez-vous avec Marie-Rose. Au moment où elle arrive, Marie-Rose est hospitalisée. Aurélia commence alors son travail auprès de la famille.
En l’absence de Marie-Rose, les langues se délient et les noeuds familiaux se révèlent…
La casse “Marie-Rose” constitue un microcosme où se mêlent la vie de famille et la vie d’entreprise dans un univers en grande partie replié sur lui-même.
La survie de la casse dépend de Marie-Rose. Elle est la seule à pouvoir assumer le fonctionnement et sa disparition entraînerait la chute de l’entreprise et la dislocation de la famille.
Note d'intention du réalisateur :
L’histoire de cette famille est aussi la mienne. Marie-Rose est ma grand-tante du côté de ma mère. Depuis l’enfance, j’entretiens avec le monde de la casse et sa logique un rapport viscéral, mélange d’attirance, de fascination mais aussi d’incompréhension.
Pour l’enfant que j’étais, la casse était un terrain de jeu grandeur nature, un lieu magique qui est devenu, à mesure que je grandissais, un lieu d’étouffement, dont je me suis extirpé, sauvé, et qui, en même temps, a forgé une partie de ce que je suis devenu.
Faire un film sur le parcours de Marie-Rose, sur les personnes qui l’entourent et sur la façon dont s’organise la vie là-bas, c’est la volonté de capter, d’explorer les turbulences d’un monde en péril. J’ai le pressentiment que bientôt, rien ne sera plus comme avant. Il s’agit donc d’aller filmer les miens sur cette terre avant qu’il ne soit trop tard. Plus le temps passe et moins la vie du clan semble adaptée à la réalité. Ce qui hier était une force devient aujourd’hui une faiblesse. Peu ont suivi un cursus scolaire .Ce sont des personnes qui auraient beaucoup de mal, par exemple, à s’adapter au marché du travail tel qu’il existe “à l’extérieur”.
D’une certaine façon, on naît, on vit et on meurt à la casse. La logique du clan se reproduit plus qu’elle n’évolue et, à terme, le danger est de disparaître. Marie-Rose a conscience de ce danger. Elle se bat au quotidien pour tenter de le surmonter.
Sa vie ressemble à un combat constant. Elle y puise sa force, sa croyance et sa raison d’être. Mon désir de faire un film sur le clan découle également de cette inquiétude. Car, au-delà des problèmes évoqués, il y a aussi au coeur de la casse une force et une énergie de vie incroyable qu’il m’importe de défendre.
Toute personne qui pénètre dans la casse est frappée d’emblée par le monde qu’elle découvre. Le choc de l’étrangeté est palpable. L’ambiance forte du lieu, les personnalités qu’on y rencontre, les accents ou la langue, contribuent à créer cette impression. Plus qu’un état des lieux, il s’agit à travers mon retour au pays, de donner la parole à des personnes qui d’habitude ne l’ont pas. A travers eux, il m’importe de dresser le portrait en mouvement d’une petite société à l’intérieur de la société où se mêlent l’intime, le social et le politique.
Car, en un sens, la casse définit un territoire où se joue une guerre sociale.
Le tournage de ce film, d’essence documentaire, inclue toutefois un élément fictionnel : la présence de la comédienne Aurélia Petit, qui joue le rôle d’Aurélia, étudiante en sociologie et du comédien Jean-Michel Fête. Le choix d’un tel dispositif est, pour moi, la meilleure façon – peut-être la seule – de m’inclure au coeur du projet.
Leur position au sein de la casse est emblématique de ma dualité : à la fois dedans et dehors.
Pour en témoigner d’abord, mais aussi pour la partager.
Site officiel du film : www.pierregrise.com
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